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Chronique d’une collection #1 : Embarquez-vous !

Chronique d’une collection #1 : Embarquez-vous !
Avec la participation d’Emmanuel Van der Meulen
Jusqu’au 26 avril 2020
FRAC Grand-Large / Hauts-de-France, Dunkerque

Six ans après son installation dans le bâtiment de Lacaton & Vassal, le Frac inaugure une série d’expositions consacrée aux nouvelles acquisitions. Entre 2016 et 2018, ce sont plus de 80 œuvres qui ont rejoint le fonds, dont une vingtaine est ici présentée.

Emmanuel Van der Meulen, professeur de peinture à l’ÉESI, participe à l’exposition Embarquez-vous ! qui met en exergue la notion de déplacement et souligne la manière dont les artistes opèrent par translation d’un cadre de référence à un autre. Héritières de la modernité, les nouvelles acquisitions s’inscrivent dans une histoire de l’art qui a vu, au début du XXe siècle, les collages cubistes introduire des fragments de réel dans la composition. C’est en 1916 que Marcel Duchamp forge le terme « ready-made » pour caractériser l’appropriation d’objets manufacturés élevés au rang d’œuvres dans un musée. Mais il faut attendre les années 1950 et 1960, pour que se généralise la remise en cause de l’autonomie de l’oeuvre d’art par les artistes. Avec les situationnistes, la dérive et le hasard deviennent le moteur d’une création qui renverse les typologies traditionnelles de la peinture et de la sculpture et les logiques consuméristes. Les artistes se font arpenteurs de villes, performeurs, anthropologues, poètes, explorateurs… L’art se caractérise par un déplacement permanent, il élargit son territoire à la société tout entière et transforme ses procédures. Mais, peu à peu, l’institution muséale assimile ces postures radicales, neutralisant ou déplaçant leurs critiques. Un retournement paradoxal qui n’a pas manqué d’interroger la légitimité du musée en même temps qu’il marquait l’avènement de nouvelles formes de récits dans l’art, entre archives, documents et fictions. Pourtant, c’est bien au contact des œuvres, et donc dans les musées et avec les Frac, qu’une nouvelle génération d’artistes a pu approfondir sa connaissance des œuvres, en assimiler l’héritage ou le transgresser.

"Le peintre Emmanuel Van der Meulen intitule son tableau Kiyr, qui signifie mur ou paroi en hébreu. Aux gestes de recouvrement répond une texture paradoxalement liquide et un mouvement en spirale qui creuse l’effet de surface. Parallèlement, les bordures noires interrompues aux angles mettent en tension les limites du tableau. L’artiste pourrait reprendre à son compte le titre de l’œuvre de Beatriz Olabarrieta « Je répondrai à votre question par une autre question. » L’œuvre existe ainsi dans cet écart entre les questions de l’artiste et celles des regardeurs."

http://www.fracnpdc.fr/?p=9281