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[conférence] « Enquête sur le/notre dehors » d’Alejandra Riera, le mardi 12 octobre 2010 à 18h30, Poitiers

 

« Enquête sur le/notre dehors »
Conférence d’Alejandra Riera





 







© Alejandra Riera, <soufflécrit>, photographie faisant partie de l'« enquête sur le/notre dehors » initiée par Alejandra Riera.

 

Mardi 12 octobre 2010 à 18h30
Salle des conférences
26, rue Jean Alexandre, Poitiers


Comment pratiquer des images et des légendes comme des tentatives de lecture de l’anagramme d’idées sur l’art, la forme et le cinéma conçu par la cinéaste Maya Deren en 1946, la même année où Artaud écrit « Pour en finir avec le jugement de Dieu » ? Quel lieu, quel cinéma pourrait émerger lorsqu’on s’applique à faire interférence à toute forme de représentation entendue comme telle au sein d’un théâtre où se déroule, sous la forme de la fiction, une occupation et la présentation au public d’une traduction singulière — celle du groupe UEINZZ—, de la pièce « Finnegans Wake » de Joyce ? Comment se pratique la théorie au sein d’un groupe où normaux, anormaux, normopathes, quelconques, nous (re)trouvons confondus ?


ALEJANDRA RIERA

Artiste italo argentine, née à Buenos Aires, résidant et travaillant en France depuis 1989.
Particulièrement consacrée depuis 1995 à une recherche artistique engageant la photographie et le fildans leurs rapports à l’écriture et à l’histoire, son travail a fait l’objet de nombreuses présentations, tant dans le milieu de l’art (Documenta 11 en 2002, exposition rétrospective à la Fondation Antoni Tàpies à Barcelone en 2004-2005, Documenta 12 en 2007), qu’en dehors des espaces spécifiquement consacrés à la diffusion de la production artistique.

De 1995 à 2005, elle réalise un travail de longue haleine : les « maquettes-sans-qualités », forme inédite d’agencements discontinus de photographies et légendes, de textes, de films-documents en consultation et de récits de pratiques, un espace de recherche et de pratique artistique en décalage complet avec « l’actualité » où sont convoquées des voix multiples qui questionnent entre autres les stratégies documentaires dans le champ de l’art. Les multiples couches d’un dialogue transdisciplinaire sont caractéristiques de son travail.

Depuis 2003 elle poursuit une « Enquête sur le/notre dehors ». Dont une partie concerne un travail à propos de la normalité mené avec UEINZZ, un groupe de théâtre singulier, composée de personnes en souffrance psychique, de thérapeutes, de philosophes et de performeurs. Il s’agit autant d’une pensée du dehors que de gestes, de ce qu’on a fait de notre rapport au dehors et à « notre » dehors et de réfléchir sur les rapports compliqués entre esthétique/micropolitique/subjectivité. Une deuxième partie concerne l’idée de produire une image de pensée collective du lieu qu’on habite. Initiée avec des habitants de Valence-le-Haut, périphérie de la ville de Valence, en France, cette recherche est censée s’étendre sur d’autres « lieux d’exception » et de production artistique.
Et une troisième partie, qui concerne toute l’enquête, s’attache à penser d’un point de vue ni expert ni sociologique, comment notre relation aux outils et plus généralement aux machines avec lesquelles nous vivons et à travers lesquelles nous produisons notre travail, recoupe les formes de nos perceptions et encadrent nos systèmes de valorisation. L’intention étant d’étendre ces frontières souvent ressenties comme indépassables vers l’invention d’autres outils de perception et de valorisation.