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#GameJam 2015

Du 25 au 27 mars
EESI Poitiers
27, rue Jean Alexandre, Poitiers

Journée d’étude "Art & jeux vidéo : le / la / les politique(s)"
Mercredi 25 mars de 10 à 17h
EESI Poitiers - Auditorium

En quelques décennies le jeu vidéo a ajouté à ses qualités de divertissement (expérimental puis industriel) une dimension culturelle et didactique.
D’abord essentiellement inscrit dans un usage purement ludique, alimenté continuellement par une industrie créative et lucrative, le jeu vidéo s’est ouvert de nouveaux espaces via les études culturelles qui reconnaissent dans ces productions spécifiques les ingrédients d’une culture (concepts, écritures, création, diffusion, public) voire d’une contreculture.
Fort de ces nouveaux différents niveaux de lecture, il est désormais pris au sérieux pour proposer une interaction efficace entre une cible, un apprenant, un spectateur et un contenu : il est utilisé pour d’autres objectifs que le seul divertissement et notamment ceux de la pédagogie, outil décomplexé des apprentissages.

Le jeu vidéo en école d’art
Les artistes contemporains se sont emparés du jeu comme espace de proposition artistique et les programmateurs, les commissaires ont intégré les jeux vidéo comme artefacts dans les expositions. Le jeu vidéo est propice à l’étude artistique, comme tout phénomène visuel et discursif, parallèlement aux multiples approches scientifiques qui en décryptent les formes de production et d’usage.
De la même façon que le cinéma est entré en école d’art, le jeu vidéo y est légitimé pour sa force narrative mais aussi pour le rapport singulier du spectateur à l’oeuvre (il devient joueur et participant actif à la réalisation de l’oeuvre), pour la dynamique de l’oeuvre sans cesse renouvelée (l’expérience peut être similaire mais pas identique), et pour son ouverture à des points de vue multiples.
L’approche des nouveaux cinémas et de la bande dessinée numérique vient elle-même se frotter à des questions autrefois propres au jeu vidéo, annonçant peut-être de nouvelles formes à venir qui hériteront des précédentes.
En faisant un retour historique sur l’enseignement en école d’art, on remarque que ces questions se sont posées de façon plus ou moins explicite depuis 20 ans, parfois mises en pratique avec d’heureux résultats (Eddo Stern, Douglas Stanley) et qu’elles rejoignent les arts numériques. Le jeu vidéo croise de nombreuses expériences et théories, comme ont pu le faire dans l’histoire des arts le cinéma ou l’opéra.

Enjeux complexes et pratiques diverses
Pourtant, l’usage massif du jeu vidéo en fait aussi un objet industriel de domination culturelle.
Comme pour le cinéma dont il hérite de certaines filiations, contre une production massive et habituelle qui s’arme d’une forme de propagande pour appuyer cette domination (sexisme, racisme, consumérisme, unipolarisation de la pensée), des artistes et des auteurs résistent.
Ils utilisent la réappropriation politique (La Molle Industria de Paolo Pedercini, Papers Please ! de Lukas Pope, September 12 de Gonzalo Frasca), narrative (The Stanley Parable de Davey Wreden), littéraire (Bientôt l’été de Tale of Tales, The Intruder de Natalie Bookchin), documentaire (Fort Mc Money de David Dufresne), sensible (Flow et Journey de Genova Chen, Proteus de David Kanaga), la critique institutionnelle (The Artist Is Present de Pippin Barr, Adam Killer de Brody Condon, Jeff Koons must die ! de Hunter Jonakin).
Des artistes renommés expérimentent ce medium (The Night Journey de Bill Viola), avouent de nettes influences du jeu vidéo sur leurs oeuvres (par exemple les points de vue et les cadrages de Gus Van Sant dans Gerry et Elephant, qu’il dit lui-même inspirés de sa pratique obsessionnelle du jeu vidéo Tomb Raider) et traitent du monde du jeu vidéo (Cory Arcangel, Marc Da Cunha Lopes, Robbie Cooper, Benjamin Nuel).

L’Ecole européenne supérieure de l’image Angoulême-Poitiers apporte sa contribution en proposant en 2015, à la suite de l’édition 2014, une journée d’étude où l’on interrogera le caractère politique et idéologique du jeu vidéo, dans ce qu’il signifie, dans sa légitimation, dans sa réappropriation.
L’ÉESI entend bien participer à l’enseignement d’étudiants capables de créer en toute connaissance de cause des oeuvres artistiques également jeux vidéo, accompagnant le passage du monde de la raison graphique (Jack Goody) au monde de la raison computationnelle (Bruno Bachimont). Ces histoires et enjeux à venir sont à expérimenter et se situent dans le rapport de l’oeuvre au spectateur actif.

Programme de la journée
Matinée / 10h-12h20

Les étudiants du séminaire Play Mobile
Accueil et prélude

Après-midi / 14h-17h
Martin Le Chevallier
artiste et co-directeur artistique du journal Libération

Marion Coville
doctorante en études culturelles à l’institut Acte (UniversitéParis 1 - CNRS) et secrétaire de l’Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines
"Jeux vidéos et discours artistiques : représentations et enjeux politiques"

Julien Lalu
doctorant-chercheur en Histoire contemporaine au laboratoire CRIHAM (Centre de Recherche Interdisciplinaire en Histoire, Arts et Musicologie) à l’Université Sciences Humaines et Arts de Poitiers. Le travail de thèse porte sur les discours politiques et médiatiques du jeu vidéo en France de 1972 à 2012. Il est cofondateur et président de l’association A-Kira (étude des médias, de la communication, des représentations et du jeu vidéo)
"Aux armes citoyens ! Une lecture politique du passé révolutionnaire mis en jeu"

Hervé Jolly
artiste enseignant à l’ÉESI
"Idéologies"

Du mercredi 25 mars à 17h jusqu’au vendredi 27 mars à 17h

La GameJam débutera le mercredi 25 mars à 17h à l’issue de la journée d’étude. Elle se déroulera pendant 48h dans les locaux de l’ÉESI, sans discontinuité. Une présentation publique des réalisations aura lieu le vendredi 27 mars à 17h.

Exposition de canevas de Gauvain Manhattan (DNSEP 4) aux ateliers et à la bibliothèque de l’ÉESI.

Les conférences et les pièces produites en 2014 sont consultables sur :
http://gamejam.eesi.eu

Réservation obligatoire par email :
cecinestpasunjeu@eesi.eu

#CeciNestPasUnJeu
#GameJam