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Stephen Wright

PARTITION

Du 16 au 17 juillet
Gallery 1
City Factory Gallery, Derry, Irlande du Nord

PARTITION invite des théoriciens, des curators et des artistes à participer à des rencontres durant deux journées.

Avec John Byrne, Mary Conlon, Anna Dezeuze, Aislinn O’Donnell, Mark O’Kelly, Caoimhin Mac Giolla Leith, Francesco Manacorda, Seamus Nolan, Frederic Pradeau, Paul Sullivan, Padraig Timoney, Katherine Waugh, Eyal Weizman, Stephen Wright, George Yúdice.

Dans ce cadre, Stephen Wright proposera une intervention intitulée « Partitions de la partition »

Partitions de la partition
Le cloisonnement des territoires et des histoires communs au nom des impératifs ethniques imaginaires – et rien ne semble plus réel que l’imaginaire – est l’une des expériences les plus traumatisantes, et paradigmatiques, du siècle dernier. Tellement étendue, en effet, que notre époque serait mieux décrite, comme le propose le philosophe indien Ranabir Samaddar, par l’expression de « temps des partitions », que par cette expression plus courante de « temps postcolonial ». Depuis l’Inde, jusqu’à l’Irlande, en passant par la Palestine ou encore par Chypre, ces régions disséquées qui colorent le planisphère ont été taillées de façon substantive par de puissantes stratégies de partition, exercées comme une forme institutionnelle de la volonté géopolitique dominante. Cependant, le phénomène de la partition ne se limite pas à la seule géopolitique. L’art, aussi, vit séparé du réel qu’il cherche à représenter, reproduisant souvent à son insu — sinon à son corps défendant — la logique mortifère de la partition, en produisant des images du cloisonnement sans prêter attention à la façon dont la partition englobe toutes les catégories d’entreprises humaines contemporaines, représentations artistiques incluses. Or depuis quelques années, un nombre croissant d’artistes, soucieux d’éviter les écueils par lesquels la logique de la partition s’insinue dans l’art, affaiblissent délibérément le coefficient de visibilité spécifiquement artistique de leurs propositions, leur permettant d’expérimenter la porosité de la frontière entre visibilité et invisibilité, d’esquiver tout contrôle et toute prescription. Paradoxalement, la "partition", dans une autre acception du terme, entendue comme "notation" ou "transcription" en vue d’une réalisation, ne serait-elle pas également un mode de reterritorialiser ces pratiques, ailleurs, autrement ?

S.W

Congrès annuel du Comité international de musées d’art moderne (CIMAM)
New Dynamics in Museums : Curator, Artwork, Public, Governance

Du 12 au 14 août
Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro (MAM Rio)
85, avenue Inf-d. Henrique
Parque do Flamengo, Rio de Janeiro, Brésil

Dans le cadre des trois journées de congrés organisées par le CINAM, Stephen Wright proposera le mardi 13 août une intervention intitulée « Faire place à l’usage ».

Faire place à l’usage
En plaçant ce colloque sous l’intitulé de "Nouvelles dynamiques aux musées", le Congrès affirme un désir, et sans doute un besoin, de repenser l’architecture conceptuelle de nos institutions muséales de fond en comble. Pour la première fois, la culture de l’expertise — qui s’incarne dans l’institution du curatorship — semble prête à s’ouvrir à d’autres formes de relationnalité à la fois plus extensives et plus intensives, à prendre en compte des catégories de subjectivité plus profane, en somme, à faire place à l’usage et aux usagers. Au fur et à mesure que nos mondes de l’art reconnaissent les impasses d’un art "autonome" — et du vocabulaire conceptuel hérité de Kant, réoutillé par Duchamp — basé sur le seul régime du "spectateur", de nouvelles politiques d’usages émergent dans nos pratiques muséales. Au lieu de stigmatiser l’usager de l’art comme un cheval de Troie du "néolibéralisme", ne pourrait-on voir cette forme de usership comme un puissant dispositif de dénaturalisation — un point d’appui possible à l’élaboration de nouvelles pratiques de désassujettissement ?

S.W